Pour réussir son concours, il ne faut pas avoir peur de l’échec ni chercher à tout maîtriser, mais plutôt adopter un comportement professionnel : assumer son ambition, son engagement, ses compétences, sa vision du service public.
Laurent Boghossian, formateur, membre de jury, vous livre ses conseils.
Conseil n°1 : Moins réviser, mais mieux réviser
À l’heure de la société de l’information, les sources organiques ou électroniques peuvent devenir l’ennemi du candidat qui aura tendance à vouloir être exhaustif dans ses révisions, ce qui est impossible.
Le perfectionnisme amène la paralysie. Réflexe scolaire ou manque de confiance en soi, la majorité des candidats a tendance à chercher la formule parfaite, le programme de révision ultime qui leur permettra de réussir leur concours.
C’est une erreur fréquente, mais malheureusement, trop de candidats misent sur la quantité d’informations plutôt que sur leur bon sens et leur capacité de réflexion. C’est une erreur, car le jury cherche plutôt à savoir ce que ferait un candidat de cette information dans le cadre de l’exercice professionnel. Ainsi, il faut apprendre à se faire confiance en révisant moins de masse documentaire, mais en comprenant plus d’informations pertinentes.
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Conseil n°2 : Comprendre avant d’apprendre
Les connaissances que les candidats doivent acquérir et dont ils doivent s’imprégner dans le cadre de leur concours ne doivent être perçues que comme un support, une matière brute dont l’objectif unique est de révéler le tempérament des candidats, leur vision des choses par rapport au grade qu’ils visent au travers de leur concours.
Connaître les tenants et aboutissants d’une loi ou d’un fait d’actualité ne suffit pas pour obtenir une note de 15 sur 20 au concours. Il faut avant tout maîtriser le sens de ce qui aura été appris.
Conseil n°3 : Être ambitieux et élever son idéal
Il y a quelque temps, un candidat que je préparais me dit : «Mon problème c’est l’oral. À l’écrit, je n’ai pas de problème». Heureux de cette nouvelle, je lui demandai quelle avait été sa note d’écrit. 10 sur 20. Voilà ce que signifiait pour lui ne pas avoir de problème à l’écrit. Je lui ai expliqué que 10/20 n’était pas spécialement une bonne note. C’est une note qui passe de justesse. Mais c’est tout. En effet, avec un oral médiocre, le concours lui était bien entendu passé sous le nez.
Suite à cette expérience, j’ai observé certains de mes stagiaires et j’ai réalisé que beaucoup de candidats visaient effectivement un 9 ou un 10 pour passer de justesse et aller à l’oral. C’est vraiment triste, car c’est un réflexe qui limite notre ambition.
Ainsi, les candidats ne doivent pas avoir peur de viser un 15 sur 20. Ils n’auront peut-être que 12 sur 20. Mais en ne visant qu’un 10, ils auront rarement plus. Quitte à réviser comme un damné, autant le faire pour obtenir un 15.
Aussi étonnant que cela puisse paraître, lorsque l’on décide consciemment de viser un 15, inconsciemment nous allons mettre en marche toutes nos ressources cérébrales et physiques pour effectivement y arriver.
À l’inverse, en ne visant qu’un petit 10 sur 20, il est probable que, par exemple, l’on fasse l’impasse sur des sujets importants mais dont nous jugerons qu’ils n’en valent pas la peine. Il faut apprendre à être fier de son concours et avoir envie de s’élever pour le réussir.
Conseil n°4 : Se rappeler qu’un concours est un recrutement
Un concours est avant tout un recrutement. Les membres d’un jury cherchent à savoir si les candidats seront de bons professionnels dans le cadre de leurs missions quotidiennes. Ainsi, ce sont évidemment le bon sens, la capacité de réflexion, la maîtrise de l’environnement professionnel et de manière plus générale, l’intelligence sociale du candidat qui feront réellement la différence.
Conseil n°5 : Ne pas se comporter en élève
Faut-il faire 2 parties ou 3 ? Dois-je souligner les titres ou pas ? Si ma synthèse fait 16 pages alors qu’on nous conseille d’en faire 12, serai-je sanctionné ? Ces questions sont récurrentes, et bien entendu, ont leur source : des préparations aux concours visant à faire entrer les candidats dans des moules relativement scolaires, mais souvent éloignés de la réalité professionnelle.
Certes la forme est importante. Certes le formalisme est de mise lorsque l’on doit rendre une note de synthèse ou un rapport. Mais ce formalisme ne doit pas devenir un cadre limitant pour l’expression écrite. Les candidats sont des adultes, des professionnels, pas des élèves.
Par conséquent, ils ne devront pas se focaliser uniquement sur la forme, en espérant obtenir un point ou deux supplémentaires parce qu’ils auront souligné leurs parties ou mis une interligne de même hauteur chaque fois qu’il fallait séparer 2 paragraphes.
Les candidats qui font vraiment la différence sont ceux qui s’appuient sur le formalisme de leur épreuve pour asseoir leur propos. Les rapports, les notes que l’on rédige au quotidien pour des supérieurs, pour des directeurs, des élus sont des documents qui doivent avoir un vrai formalisme, mais qui surtout doivent être porteurs d’un sens. Il en est de même pour les écrits d’un concours.
Conseil n°6 : Être le grade que l’on vise dès sa préparation
Les candidats aux concours doivent, dès leur préparation, se positionner comme des personnes possédant le grade qu’ils veulent atteindre.
En effet, on ne réussit un concours de cadre que parce que la copie que l’on rend et l’oral que l’on fait auront été révélateurs d’un comportement de cadre.
En allant passer un concours en espérant la clémence du jury parce que l’on aura répondu scolairement à 8 questions sur 10 ne fera pas de vous un cadre. De la même manière, si un technicien souhaite devenir ingénieur, il devra adopter l’attitude d’un ingénieur face à son jury.
Cela semble évident, certes. Pourtant, nombre de candidats vont passer un concours comme l’on passe un examen. Malheureusement, ce n’est pas pareil. Lorsque l’on passe un concours de cadre administratif par exemple, que ce soit à l’écrit ou à l’oral, il faut démontrer que l’on est prêt à prendre et à exercer les responsabilités d’un cadre administratif. C’est pour cela que les concours demandent de plus en plus d’implication de la part des candidats.
Les jurys affinent leurs critères et deviennent de plus en plus exigeants. Ainsi, lorsque l’on présente un concours, c’est un grade assorti de responsabilités que l’on doit viser et pas simplement une note.
Conseil n°7 : Accepter de ne pas tout maîtriser
Passer un concours de la Fonction publique est un événement stimulant mais qui peut aussi se révéler frustrant et démoralisant.
Alors que la réussite apportera accomplissement de soi et reconnaissance, un mauvais résultat apportera généralement douleur, remise en question et parfois même un sentiment d’injustice.
Les candidats doivent réaliser que d’un jour sur l’autre, ils ne rendraient pas la même copie avec pourtant un sujet de concours identique. Tout comme la réaction et l’interprétation d’un correcteur par rapport à ses propos ne seront pas toujours les mêmes.
Dans un monde en perpétuel mouvement, la seule chose que nous pouvons vraiment maîtriser, c’est notre propre excellence, notre propre engagement. Le reste est hors de contrôle.
De même, après une épreuve, lorsque l’on a rendu sa copie ou fini son oral, la suite ne nous appartient plus. Vouloir connaître le sujet de ses collègues candidats ou le profil des membres du jury n’est d’aucune utilité. En agissant ainsi, on essaie de maîtriser quelque chose qui n’est pas maîtrisable.
Conseil n°8 : Tirer profit de ses erreurs et de ses échecs
Intégrer l’échec comme une part incompressible de la démarche concours est la solution pour tout assumer. Si l’on échoue, il faudra l’accepter, se dire que l’on n’était pas tout à fait prêt.
Apprendre à regarder la vérité en face en demandant ses notes et les appréciations des jurys est aussi une bonne manière de comprendre que grâce au concours, on s’améliore petit à petit et que c’est cela, la vraie réussite. Cela permet de se remettre en question, d’assumer ses erreurs et d’en tirer les enseignements.
Un vieil adage illustre parfaitement ce dernier propos : si vous faites comme vous avez toujours fait, vous obtiendrez ce que vous avez toujours obtenu.
Conseil n° 9 : Rester soi-même
Le concours n’est qu’une image de qui l’on est, et de comment l’on se comporte. N’essayez pas de faire comme vos collègues ou voisins de formation.
Être soi-même, avoir confiance en son potentiel, passer le concours comme on l’entend en son âme et conscience est définitivement le moyen de prendre du plaisir à passer toutes les étapes, aussi difficiles soient-elles, menant à la réussite.
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