Depuis toute petite, je souhaitais devenir « instit » : je rêvais d’enseigner à une classe de CM1 dans ma petite ville natale ! Ayant réussi le concours (CRPE) en 2004, je me suis vite rendu compte que la réalité allait être différente.
A l’issue de ce concours, ne restaient à pourvoir que les postes délaissés par les enseignants plus expérimentés : direction d’école, classe unique dans un petit village ou alors enseignement spécialisé pour enfants déficients.
Je me suis donc retrouvée en IMPRO : institut médico-professionnel avec des adolescents déficients mentaux de 14 à 22 ans ! Très loin de mes premières aspirations et encore plus loin de la théorie apprise à l’IUFM : j’avais devant moi des adolescents et non pas des enfants, je devais enseigner le programme du collège et non pas celui de l’école élémentaire, et bien sûr, je découvrais la grande problématique du handicap, thème abordé très succinctement à l’IUFM. Bref, le grand saut vers l’inconnu !!!
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Après quelques erreurs, des essais, des sueurs froides et des moments inoubliables, je me décidai à me spécialiser pour devenir professeur des écoles spécialisée dans le handicap en passant le CAPASH option D (Certificat d’Aptitude Professionnelle pour les Aides Spécialisées, les enseignements adaptés et la scolarisation des élèves en situation de handicap, option pour élèves présentant des troubles importants des fonctions cognitives).
En janvier 2009, j’ai dû remplir un dossier de candidature en expliquant mes motivations et mon expérience professionnelle. J’ai ensuite passé un entretien devant trois personnes (inspecteur, conseiller pédagogique et enseignant spécialisé).
À l’issue de ce dernier, j’ai été retenue pour m’engager dans cette formation en alternance sur 16 semaines de juin à mai de l’année suivante. Un remplaçant avait en charge ma classe lorsque j’étais en formation.
La formation était très enrichissante (apports théoriques, idées nouvelles aussi, échanges pédagogiques avec d’autres collègues confrontés aux mêmes problématiques), très soutenue (alternance, contenu des cours importants, mémoire…), très stressante (les formateurs sont venus me voir 4 fois dans l’année pour un contrôle continu).
Je devais aussi écrire un mémoire d’une trentaine de pages répondant à une problématique que je me posais dans mon travail. J’étais suivie par un formateur qui me guidait dans mes recherches et la rédaction du mémoire. Fin mai, 4 personnes (inspecteur, conseiller pédagogique, formateur et enseignant spécialisé) sont venues dans ma classe.
Je devais présenter deux séances durant 1 heure et demie. À l’issue de cette
observation, le jury m’interrogeait durant 1 heure sur les séances présentées
et ma pratique de classe en général. Enfin, durant une demi-heure, je devais soutenir mon mémoire. Cet examen durait donc en tout plus de 3 heures.
À l’issue de cette demi-journée, le jury m’a donné un avis positif. Je n’ai eu mes notes que début janvier 2011, car d’autres candidats pouvaient passer jusqu’en décembre 2010.
J’encourage tous les enseignants qui le souhaiteraient à passer le CAPASH, car c’est une expérience professionnelle très enrichissante et j’invite tous les autres enseignants à découvrir ce public si particulier.
Enseigner à des enfants avec des troubles des fonctions cognitives apporte des satisfactions très différentes : le bonheur du tout petit progrès, le suivi des élèves sur plusieurs années, un lien fort avec ces enfants, le suivi personnalisé de chaque enfant …
– Rendez-vous sur Vocation Enseignant, le site des candidats aux concours des métiers de l’enseignement.