Le renseignement, l’écoute numérique et les télécommunications sont devenus des terrains d’investigation et de lutte contre les nouvelles formes de malveillance et de criminalité. Tous les acteurs de la force publique sont désormais concernés par les menaces terroristes et par la fragilité de notre environnement numérique. Ainsi de nouvelles spécialisations apparaissent ou se développent, comme celles de «combattant numérique» ou de spécialiste en «surveillance à distance».
Protéger notre environnement numérique
Une attaque informatique dans notre «monde numérique» peut créer autant de dommages qu’une attaque armée : paralysie des systèmes de production d’énergie, des moyens de transport, des circuits financiers, des hôpitaux, etc.
La cybercriminalité peut toucher toutes les composantes de notre société : l’État et les opérateurs d’importance vitale, les entreprises et les particuliers. Elle peut être le fait de simples actions malveillantes, de délinquants, de terroristes ou de puissances étrangères.
La menace s’est considérablement développée en Europe et le Gouvernement, dès 2014, a nommé un «cyberpréfet» afin de coordonner l’action des services du ministère de l’Intérieur (police, gendarmerie, douanes, DGSI).
Le cyberpréfet est chargé de la lutte contre la cybercriminalité et du pilotage de la cyberprotection des citoyens. Il doit également s’assurer de la cybersécurité du ministère de l’Intérieur et lutter contre les atteintes aux intérêts de la nation.
En juillet 2015, selon les derniers chiffres connus, la gendarmerie disposait d’un réseau de près de 260 gendarmes «enquêteurs technologies numériques» (NTECH) et de 1 500 correspondants NTECH (C-NTECH), répartis dans les brigades territoriales et les unités de recherche.
La police nationale disposait de son côté de 389 investigateurs en cybercriminalité (ICC). Les ICC de la police nationale sont répartis dans ses directions et celles de la préfecture de police de Paris.
Pour renforcer ces effectifs, 2 600 «combattants numériques» seront recrutés sous l’appellation «Comcyber», des spécialistes de l’internet auxquels doivent se joindre 4 400 réservistes. La Direction générale des armées a déjà formé 400 spécialistes. 200 nouveaux postes verront bientôt le jour.
Un service rattaché à Direction générale de l’armement, doté de locaux ultra modernes, a été créé en Ille-et-Vilaine : le Pôle d’excellence de cyberdéfense.
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Pour vous engager et combattre dans le cyberespace
Le ministère de la Défense recrute des spécialistes de la sécurité des systèmes d’information, avec de nombreux postes civils en CDD et CDI et militaires sous contrat au sein des différentes armées, directions et services.
Les profils recherchés, à partir du bac, sont essentiellement des experts dans les technologies du numérique pour les missions suivantes :
- analyse des risques,
- action de protection,
- renforcement des systèmes,
- veille de sécurité,
- recherche de hackers,
- anticipation des menaces,
- tests d’intrusion,
- protection des systèmes d’information,
- détection et recherche de compromissions,
- veille sur les réseaux sociaux.
Comme pour tous les emplois liés à la défense nationale, il faut être de nationalité française et avoir moins de 30 ans.
Contact et CV : [email protected]
L’ANSSI, directement au service du Gouvernement
L’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) est rattachée au Secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN) et assiste le Premier ministre dans l’exercice de ses responsabilités en matière de défense et de sécurité nationale.
Les effectifs de l’agence sont passés en 2016 de 500 à 600 personnes. En 2017, une centaine de nouveaux experts doivent être recrutés pour les laboratoires techniques au centre opérationnel et pour le service des relations extérieures :
- informaticiens,
- ingénieurs,
- développeurs,
- architectes système,
- relations internationales,
- communication,
- questions juridiques.
Il n’y a pas de limite d’âge pour postuler. Ce positionnement interministériel de l’ANSSI lui permet de coordonner l’action gouvernementale de protection contre la cybermenace.
Plus d’infos : www.ssi.gouv.fr/recrutement
Surveiller à distance
Les débouchés professionnels de la vidéoprotection ou de la télésurveillance sont déjà bien connus. Ces dispositifs, largement utilisés dans les entreprises, se développent pour les particuliers.
De nombreuses communes sont déjà équipées mais d’autres déploiements sont à prévoir, notamment avec les intercommunalités. Selon un recensement de l’AN2V (Association nationale de la vidéprotection) de juin 2016, plus de 100 000 caméras sont en service.
Elles peuvent être exploitées soit par des collectivités avec un déport vers les services de police ou de gendarmerie, soit directement par les services de l’État. Dans ce cas, les opérateurs sont des gardiens de la paix, officiers de police judiciaire, habilités à constater les infractions.
La vidéo est de plus en plus utilisée pour constater des infractions au stationnement, voire à la circulation pour un nombre limité d’infractions.
Les terminaux sont installés dans une salle sécurisée. Les opérateurs travaillent sur ordinateur. Ils doivent déclencher si besoin les interventions et guider les agents de terrain. Ils sont souvent amenés à rédiger des rapports de constatation ou d’intervention.
Bien entendu, les libertés publiques sont garanties. Les caméras ne peuvent pénétrer à l’intérieur des domiciles. Un dispositif de floutage automatique doit être intégré au dispositif.
La Commission nationale informatique et liberté (CNIL) peut diligenter des contrôles aléatoires de centres de supervisions urbaines (CSU) afin de vérifier que la loi et les règlements sont bien appliqués.
Les emplois dans ce secteur connaissent un fort taux de croissance et une importante demande en personnels qualifiés. Les postes ne demandent pas de capacités physiques particulières et sont facilement ouverts aux travailleurs handicapés.
Pour répondre aux nouveaux besoins de la télésurveillance et de la vidéoprotection, depuis septembre 2013, le titre professionnel d’opérateur en surveillance à distance remplace celui d’opérateur de station centrale de télésurveillance : une formation renforcée et des compétences nouvelles destinées en premier lieu aux brigades de police municipale, la police nationale formant ses propres agents au sein du corps des gardiens de la paix.
La formation intègre maintenant l’analyse et l’exploitation des images afin d’optimiser le déclenchement d’interventions de plus en plus spécialisées avec un impératif de rapidité accrue.
Les principaux employeurs de ces nouveaux opérateurs sont les communes et les structures intercommunales disposant d’un service de police municipale.
Les emplois à pourvoir sont des postes de catégorie C, contractuels ou en CDI :
- agents de police municipale (sur concours uniquement),
- adjoints administratifs territoriaux,
- adjoints techniques territoriaux.
Notez que le secteur de l’aide à la personne intègre de plus en plus les technologies de surveillance à distance à destination des personnes âgées et des malades hospitalisés à domicile. De nombreux recrutements en perspective.
Les drones, un nouvel outil de sécurité
Depuis déjà une quinzaine d’années, la police utilise des modèles issus de l’aéromodélisme pour surveiller certaines manifestations à risques. Les grandes puissances militaires ont intégré des drones pour la surveillance et le renseignement. Ces appareils sans pilote peuvent désormais être utilisés pour l’attaque.
Dans le domaine civil, les drones facilitent le contrôle visuel à distance des installations nucléaires, éoliennes, ponts et barrages, permettant d’intervenir plus rapidement sans exposer les équipes à des risques et à des dangers importants.
Les experts prédisent la généralisation des drones – mais aussi des robots terrestres – dans tous les domaines de la sécurité. Les pompiers pourront les envoyer au cœur même des incendies ou des sites de catastrophe pour évaluer les dangers et les besoins et retrouver des victimes. L’armée pourrait développer des armes pilotables sur de longues distances avec la capacité de définir très précisément des cibles individuelles.
Dans le domaine de la sécurité privée, les acteurs du secteur envisagent des salles de surveillance associées à des drones assurant la veille sur des quartiers entiers. Ces appareils auraient également une capacité d’action pour empêcher les intrusions.
C’est au sein de la police et de la lutte contre la délinquance que les nouvelles utilisations sont les plus nombreuses : patrouille, renseignement, immobilisation des malfaiteurs…
De nouveaux métiers à venir
Actuellement, dans les armées, les opérateurs de drones sont formés en interne. Les appareils utilisés sont très spécifiques – souvent des modèles uniques – et demandent aussi des compétences de soldat et des connaissances d’armement.
Pour les autres secteurs de la sécurité, les drones utilisés sont des appareils professionnels que l’on trouve dans le commerce, mais d’une grande complexité.
À ce jour, il faut obtenir un brevet théorique d’ULM et suivre une formation pratique dans un organisme de formation privé. Aucun diplôme ou brevet spécifique ne concerne le pilotage des drones. La réglementation devrait évoluer rapidement pour faire face à la multiplication des utilisations et aux besoins des services de sécurité publique.
Si aujourd’hui les pilotes de drone dans les forces de sécurité ont avant tout un grade existant, sont recrutés comme tels et suivent une formation complémentaire au drone (gardiens de la paix, policiers municipaux, pompiers, etc.), il est fort probable que de nouveaux métiers spécifiques à l’usage des drones fassent leur apparition dans les années à venir.
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