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Céline, 41 ans, professeure des écoles en congé de formation professionnelle

À l’aube de ses 40 ans, Céline a eu envie de changement dans sa vie professionnelle. Elle a obtenu un congé de formation pour se spécialiser dans l’enseignement auprès des élèves allophones. Elle raconte son parcours.

Après le bac, j’ai eu un DEUG d’allemand et une licence de sciences du langage. J’aurais souhaité poursuivre mes études en sciences du langage jusqu’à la thèse, mais j’ai pensé que ce serait difficile de trouver du travail. J’ai donc préféré regarder dans les concours ce qui serait susceptible de m’intéresser et j’ai choisi le concours de professeur des écoles : je ne regrette pas, c’est un métier qui me plaît beaucoup.

Une fois titularisée, j’ai commencé une année en tant que remplaçante et quelques années sur différents postes en élémentaire, puis j’ai passé 13 ans en maternelle. J’ai adoré et j’aime toujours. Mais je me suis réveillée en février 2016 en me disant que même si cela me plaisait beaucoup, je n’allais pas faire exactement la même chose jusqu’à la retraite ! Je pense que c’était la «crise de la quarantaine» : j’avais envie de changer.

Pendant 2 ans, j’ai demandé à mes collègues de changer de niveau : j’avais les petits-moyens et j’étais prête à prendre n’importe quelle autre classe. Cela n’a pas été possible : mes collègues aimaient beaucoup leur niveau et pour des raisons personnelles, chacun préférait y rester. J’ai donc demandé une mutation : j’ai changé d’école et j’ai eu un poste en élémentaire. J’étais très contente mais le projet d’évoluer restait présent.

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Nous était proposée à ce moment-là une validation d’acquis pour enseigner le FLE-FLS (français langue étrangère – français langue seconde), pour l’accueil des élèves allophones. Cela m’intéressait beaucoup, mais mon expérience ne me semblait pas suffisante pour l’obtenir.

En 2015, j’avais entendu parler pour la première fois du congé de formation professionnelle (CFP) de manière tout à fait fortuite par un ami, enseignant dans le secondaire. Avant, je ne savais pas qu’il existait, ni comment il fonctionnait. J’ai pensé que cela pouvait être le moment de le demander. En même temps, je pensais qu’il fallait que je reste quelques années en élémentaire, que j’avais quitté pendant 13 ans, pour me remettre à jour (les programmes avaient changé) et rendre mon dossier plus solide.

Mais j’ai aussi réalisé que j’avais tout intérêt à faire ma demande au plus vite parce qu’on n’obtient pas forcément un CFP dès la première demande. Or il fallait que j’essaie de le faire avant que mes enfants arrivent en études supérieures : je ne pourrais pas me permettre, financièrement, d’être en CFP à ce moment-là.

Il y a eu alors un concours de circonstances. On a reçu pour la première fois, en septembre 2017, un mail nous informant qu’on pouvait contacter la conseillère de conversion de l’académie. Je l’ai fait, nous avons échangé et pris rendez-vous. Malheureusement elle s’est blessée entretemps et s’est donc retrouvée en arrêt, mais elle m’a aiguillée vers la conseillère interministérielle de conversion et la psychologue du travail du rectorat de Caen. Toutes les deux m’ont aidée à affiner mon projet et m’ont donné leur avis sur ma lettre de motivation et mon CV.

En parallèle, j’ai fait toutes les démarches auprès de l’université de Rennes 2. J’ai cherché un cursus qui corresponde vraiment à mes aspirations. Je ne voulais pas faire un congé de formation pour faire un congé de formation. Les études de sciences du langage que j’aurais voulu reprendre n’existaient plus en tant que telles à Rennes 2. J’ai repéré alors le master «description et innovation linguistique en didactique des langues». Au téléphone, la présidente de ce master m’a très bien conseillée : elle m’a proposé de faire directement le master 2, sans valider le master 1 (ce qui était possible vu mon parcours), sous condition toutefois de passer en parallèle le diplôme universitaire (DU) français langue étrangère – français langue seconde (FLE-FLS).

Après de nombreux et fastidieux dossiers, j’ai obtenu, dès ma première demande, un congé de formation de 10 mois (toute l’année scolaire) et mon inscription à la fac.

J’ai commencé ma formation à cette rentrée. L’année s’annonce assez dense : entre le master 2 et le DU, j’ai beaucoup de travail, et j’ai quelques lacunes du fait de n’avoir pas suivi le master 1. On nous demande notamment des compétences informatiques et numériques assez pointues. Mais la formation me plait énormément, c’est une année très riche. Je me lève très tôt le matin parce que j’ai 1h30-2h de route, mais c’est avec plaisir car je sais que cette année est une chance et un véritable enrichissement pour moi, même si je ne suis pas certaine d’obtenir mes diplômes.

À l’issue de ce congé de formation, je chercherai un poste pour enseigner auprès d’enfants allophones. Mais je solliciterai ce type de poste seulement si c’est à une distance raisonnable de mon lieu de résidence. Sinon je retrouverai mon poste précédent, je prendrai mon mal en patience et regarderai chaque année les possibilités autour de chez moi. Plus tard, quand mes deux enfants auront eu leur bac, je serai plus mobile. Et je suis aussi ouverte à d’autres possibilités en dehors de l’Éducation nationale.

Ce que je conseille quand on a envie de se diversifier, d’évoluer, c’est de prendre le temps de préciser son projet (cela m’a pris trois ans) : on n’est pas obligé de savoir exactement ce qu’on souhaite faire par la suite parce que le projet s’affine au fil des rencontres.

Une fois que son projet est défini, il faut être motivé et savoir rester sur sa ligne pour faire ce à quoi on aspire vraiment, même si le congé de formation nous est refusé plusieurs fois. Je ne conseille à personne de faire une demande qui ne corresponde pas à son souhait juste par stratégie pour obtenir le congé rapidement, ou s’échapper de son métier, parce qu’il s’agit de la suite de son parcours professionnel. C’est très important de prendre le temps de réfléchir pour s’orienter vers quelque chose que l’on aime, qui nous mobilise !


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mis à jour le 13 Juin 2022

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