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En entretien ou à l’écrit : comment exprimer votre motivation

À l’oral, au moment de l’entretien ou à l’écrit, pour la bien nommée «lettre de motivation», le candidat à un emploi public doit être prêt à exprimer sa motivation. Or, il est fréquent qu’il s’en fasse a priori une idée erronée et que la discussion avec le recruteur ou le jury s’engage sur un malentendu.

Quel sens le candidat donne-t-il à la motivation ?

En général, le candidat pense qu’il lui suffit d’exprimer ses besoins ou ses désirs :

  • «j’aime les enfants»,
  • ou «je souhaite servir l’intérêt général».

Il ne donne aucun moyen au jury de vérifier si ses affirmations sont exactes. Or il ne peut se contenter de déclarer sa motivation, mais il doit convaincre. Pour cela, il doit connaître les critères d’appréciation du recruteur ou du jury.

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Qu’est-ce que le recruteur entend par motivation ?

Pour le recruteur, la motivation est synonyme de dynamisme. Le candidat doit montrer qu’il a déployé et qu’il continue à déployer beaucoup d’énergie pour intégrer un emploi dans la Fonction publique.

Il fait ainsi une démonstration en utilisant des arguments qui tiennent lieu de preuves. Ces arguments sont extraits, en priorité, de son parcours professionnel, mais peuvent être complétés par des données personnelles telles que l’engagement associatif, la pratique d’activités de loisir, et ainsi de suite.

Il est important de réaliser que l’expression de la motivation dépasse le cadre strict du CV professionnel classique.

[(LES 3 CRITÈRES POUR ÉVALUER LA MOTIVATION DU CANDIDAT :
1- Un parcours déterminé pour accéder à la Fonction publique (en ce sens, même un échec à un concours peut être signalé).
2- Un niveau d’information élevé sur l’emploi ciblé.
3- Une connaissance du futur environnement professionnel. )]

Comment construire l’exposé de sa motivation ?

La question de la motivation peut être posée directement lors de l’entretien qui porte précisément «sur la motivation et sur l’aptitude du candidat à exercer les missions incombant aux membres du cadre d’emploi considéré» ; elle fera alors l’objet d’un long développement de la part du candidat.

Mais elle peut également être abordée indirectement au cours de l’oral ; dans ce cas, l’exposé du candidat sera plus concis.

La présentation d’un exposé clair et percutant doit faire l’objet d’un travail préalable en quatre étapes.

  • 1re étape

Définir un objectif précis à atteindre : cela peut être un type d’emploi, un métier ou un secteur d’activité, tels que l’occupation d’un poste d’Agent territorial spécialisé des écoles maternelles (ATSEM), le travail dans une bibliothèque, ou l’intégration dans un service financier.

  • 2e étape

Identifier les informations concernant son parcours professionnel et personnel (études et formation continue, emplois précédents, employeurs, compétences, ou loisirs).

  • 3e étape

Sélectionner, classer et hiérarchiser les informations qui ont un lien avec le projet d’accès à la Fonction publique ; ne pas hésiter à supprimer les autres. Reconstituer son parcours pro et perso en fonction de l’objectif d’accès à l’emploi public.

Il est inutile, par exemple, pour une candidate au concours ATSEM, d’expliquer longuement au recruteur qu’elle a travaillé, lorsqu’elle était jeune, dans une entreprise de textile. En revanche, elle peut présenter des expériences de garde d’enfants à domicile, d’interventions bénévoles dans le cadre scolaire ou signaler qu’elle est mère de famille.

  • 4e étape

Se projeter dans l’emploi souhaité et présenter l’environnement professionnel dans lequel il se situe.

Exemple : une candidate ATSEM doit avoir des notions sur l’organisation de l’école et de la commune ; il est certain qu’elle sera interrogée sur ces sujets.

En entretien ou dans une lettre de motivation, comment contourner les situations difficiles ?

Les situations difficiles sont en réalité celles où le candidat se sent, à tort, dans une impasse. Tout obstacle peut être contourné, avec plus ou moins d’ingéniosité certes, mais le résultat est toujours probant.

Voici les situations les plus fréquentes :

  • Le candidat pense qu’il est trop diplômé.

Il est titulaire d’un DEA ou DESS et présente un concours de catégorie B (niveau bac). Il lui suffit d’expliquer au recruteur ou au jury qu’il souhaite multiplier ses chances de réussite et qu’il présente également le concours de catégorie A (niveau licence).

  • Le candidat estime qu’il n’est pas assez diplômé.

Contrairement à ce qu’il pense, son niveau de formation initiale, même s’il est peu élevé, peut constituer un atout car son parcours témoigne de sa persévérance et de sa motivation. Cette situation concerne en général les fonctionnaires qui sont autorisés à présenter des concours en raison de leur ancienneté dans la Fonction publique.

  • Le candidat est un jeune diplômé sans aucune expérience professionnelle.

Cela n’est pas un problème dans la mesure où il fait valoir sa motivation en présentant, par exemple, les choix qui, au cours de ses études, attestent de son intérêt pour la chose publique (matières, mémoires…). Par ailleurs, il peut faire valoir des engagements bénévoles au sein d’associations.

  • Le candidat est au chômage suite à un licenciement.

Dans ce cas, il convient de repérer les missions qu’il remplissait dans le cadre de ses fonctions précédentes et qui correspondent à l’emploi public visé : secrétariat, encadrement d’équipe ou contacts avec les administrations publiques.

  • Le candidat a eu un parcours chaotique.

L’exposé de motivation doit alors faire l’objet d’un long travail de préparation pour reformuler son parcours de manière positive et dynamique.

Exemple :
Ne dites pas : «J’ai d’abord fait des petits boulots, serveur, enquêteur, réceptionniste et j’en passe. C’est vrai qu’avec un bac et une année et demie de fac, je n’étais pas très opérationnel.»
Mais dites : «Après le bac, j’ai décidé d’acquérir d’emblée une pratique professionnelle et de me confronter au monde du travail. C’est ainsi que j’ai multiplié les expériences…»

Quelles erreurs éviter en entretien ou dans une lettre de motivation ?

– Il est impératif que le recruteur ou le jury n’ait pas l’impression que vous vous êtes inscrit à un concours par dépit, ou faute de mieux. Il ne faut donc pas s’appesantir sur un licenciement mais considérer une période de chômage comme une phase d’information, voire de formation dans votre cursus.

– Une présentation chronologique du parcours professionnel n’est pas toujours judicieuse à l’oral ou en entretien. Une globalisation des diverses expériences peut constituer un atout lorsqu’elle est interprétée comme étant une preuve de souplesse et d’adaptabilité du candidat.

Évitez d’entrer dans les détails. L’énumération des multiples tâches exécutées dans le cadre des anciens postes est souvent ressentie comme un manque d’ouverture sur de nouvelles fonctions.

La recherche de la sécurité de l’emploi n’est pas une preuve de motivation car elle ne traduit pas une volonté sur le long terme. En effet, qu’en sera-t-il du dynamisme du candidat une fois que son objectif sera atteint, notamment après sa titularisation ?


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mis à jour le 10 Fév 2023

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