Mélanie était aide-soignante quand elle a été reconnue travailleur handicapé suite à des problèmes de santé. Elle a été accompagnée dans une démarche de maintien dans l’emploi.
J’ai eu un bac F8 (sciences médico-sociales) en 1994, puis j’ai travaillé une douzaine d’années en tant que secrétaire dans un club de tennis. Après un licenciement pour raisons économiques et un bilan de compétences, je me suis orientée naturellement vers le diplôme d’État d’aide-soignante que j’ai obtenu en 2009. J’ai choisi ce métier d’aide-soignante car j’aime les métiers qui allient le relationnel, l’aide à la personne et le socio-médical.
Quand j’ai eu mon diplôme d’aide-soignante, j’ai travaillé quelque temps en SSIAD (Service de Soins Infirmiers à Domicile) en remplacement et, à la fin de celui-ci, n’étant pas embauchée, j’ai postulé au CHPC (Centre Hospitalier Public du Cotentin) et j’ai été prise aussitôt.
Mon premier souhait était de retourner très vite en SSIAD mais en fait, j’ai aimé travailler en équipe dans le milieu hospitalier et malgré plusieurs appels du SSIAD pour revenir, j’ai préféré rester au CHPC.
Mon premier contrat en CDD a eu une durée de 3 mois et demi et j’ai enchaîné des CDD de 6 mois pendant de longues années (6 ans en tout) pour enfin, signer un CDI. J’ai pu changer de service : d’abord en dermato-rhumato-hématologie, j’ai postulé pour travailler en oncologie. Après mes problèmes de santé, j’ai d’abord travaillé en hépato-gastro puis en chirurgie pour retourner finalement en hépato-gastro.
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Malgré l’intérêt que je porte au métier d’aide-soignante, j’ai dû réfléchir à une évolution professionnelle compatible avec mes restrictions médicales (opérée 2 fois d’une hernie discale avec arthrodèse). Je ne serais plus capable d’exercer le métier d’aide-soignante à long terme. Je suis reconnue travailleur handicapé.
L’élément déclencheur de ma démarche de reprendre mes études s’est passé l’hiver dernier. Je voyais déjà une conseillère mobilité-carrière depuis un petit moment, mais je tournais un peu en rond dans mes décisions et mes démarches. Nous avons eu, dans le service, une épidémie de grippe autant chez les patients que chez les collègues et il a fallu pallier au manque de personnel en s’auto-remplaçant. J’ai fait mon travail et toute la durée de l’épidémie s’est passée tant bien que mal, mais j’ai commencé à fatiguer et à souffrir, ce qui m’a valu un mois d’arrêt de travail. À ce moment-là, j’ai réalisé que mon état de santé et mon travail n’allaient pas être compatibles longtemps. Même si, secrètement, je m’en doutais, j’ai voulu aller au bout de mon métier.
Mes espoirs tenaient dans la cellule mobilité et dans le fait que le financement de ma formation soit accepté. Mes doutes sont surtout sur le fait de me remettre en question : est-ce que je suis encore capable d’avoir un diplôme ? Mes craintes sont plus sur l’avenir : est-ce que ma formation aboutira à un emploi ?
La démarche pour reprendre mes études a été guidée par la conseillère de la cellule mobilité, autant dans le projet que dans le dossier de financement. La démarche a duré de février 2018 à fin mai 2018, date à laquelle j’ai appris que j’étais financée pour le BTS ESF (Économie Sociale et Familiale) en 1 an.
Mes difficultés ont été surtout de boucler les dossiers en heure et en temps pour les commissions, car je devais concilier ma vie professionnelle, ma vie personnelle, mes soucis de santé en même temps. Heureusement, j’ai pu compter sur le professionnalisme de ma conseillère mobilité-carrière.
J’ai quitté mon service le 15 juin 2018 et j’ai pris le chemin des études le 18 juin 2018 à l’ISPN. Mes premiers quinze jours se sont déroulés à Caen et, depuis, je suis à l’ISPN de Cherbourg. Le lundi et mardi, je suis les cours de première année, le mercredi en coaching et le jeudi et vendredi, je suis les cours de deuxième année. J’ai effectué un premier stage de 6 semaines durant l’été dans un Relais Assistants Maternels et mon deuxième stage se déroulera du 7 janvier au 22 février 2019 dans un CCAS.
Ce n’est pas toujours facile de retourner sur les bancs de l’école, de concilier la vie de famille et la vie étudiante, mais je me donne des objectifs :
- Je reste dans une posture professionnelle avec empathie, assiduité, discrétion, respect et bienveillance, clés pour devenir une bonne CESF (Conseillère en Economie Sociale et Familiale).
- Je suis les cours enseignés par les formateurs et je fais les liens.
- Je ne me contente pas de suivre les cours mais je fais des recherches documentaires, je m’ouvre à l’information sanitaire et sociale et je suis actrice de ma formation.
- Je travaille de façon continue et organisée et je me fais des plans de travail.
- Pendant mes stages, je suis professionnelle comme si j’étais déjà employée de la structure, je m’investis totalement. Mon âge et ma maturité sont des points positifs.
Après cette année, je veux intégrer l’IRTS (Institut Régional des Travailleurs Sociaux) pour pouvoir obtenir le diplôme d’État de Conseillère en Économie Sociale et Familiale.
Les conseils que je pourrais donner à celles et ceux dont la situation est proche de la mienne sont les suivants :
- Sachez faire signe de résilience. La résilience est la capacité pour un individu à faire face à une situation difficile ou génératrice de stress, c’est une capacité à rebondir.
- Sachez être tenace et obstiné dans vos projets.
- Sachez vous entourer de bonnes personnes. Sans mes proches, sans mes collègues, sans mes formateurs, ce serait moins évident.
- Croyez en vous.
Ce n’est pas parce que la vie n’est pas un long fleuve tranquille qu’elle n’est pas belle !!!!
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