Suite à la suppression de son poste, Nadine a effectué un bilan de compétences et a bénéficié de séances de coaching pour mener à bien son projet de mobilité. Elle a été affectée en position normale d’activité dans un nouveau ministère.
Après un DUT chimie, j’ai passé et obtenu en 2003 le concours de technicien supérieur de l’industrie et des mines (catégorie B, ministère de l’Économie et des Finances – corps désormais intitulé technicien supérieur de l’économie et de l’industrie). J’ai été formée de 2003 à 2004 à l’École des mines de Douai.
À l’issue de cette formation, j’ai été affectée sur un poste d’inspectrice des ICPE (installations classées pour la protection de l’environnement) à Ajaccio. Puis, en 2011, j’ai sollicité une mobilité vers un poste de chargée d’opérations sur les fonds FEDER (fonds européen de développement régional), que j’ai obtenu, toujours à Ajaccio.
En 2016, les compétences du FEDER ont été transférées vers la région, ce qui engendrait la suppression de mon poste. On m’a proposé un poste de chargée d’opération PEI (programme exceptionnel d’investissement) en DREAL (direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement) : j’ai refusé parce que ce poste, principalement administratif (instruction de dossiers financiers), qui comportait beaucoup moins la dimension technique de mon ancien poste, ne m’intéressait pas.
On m’a alors proposé de faire un bilan de compétences avec le conseiller mobilité-carrière de la PFRH (préfecture). Nous avons fait le point sur mes compétences et mes aspirations. Il en est notamment ressorti que le poste idéal pour moi était un poste d’animation et de pilotage.
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En parallèle, j’ai eu l’occasion d’assister à une conférence intitulée «Les services de l’État se mobilisent contre le changement climatique». J’ai découvert à ce moment-là la DRAAF (direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt) : la structure en tant que telle, mais aussi ses missions.
Une opportunité s’est alors présentée : un poste de cheffe de projet Écophyto vacant à la DRAAF. Cela a été pour moi l’élément déclencheur de ma mobilité vers le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation.
J’avais au départ quelques craintes, liées au changement vers un nouveau ministère et à l’éventuelle difficulté d’un retour à mon ministère d’origine (le ministère de l’Économie et des finances). En particulier, au niveau financier, je risquais de perdre mes primes, beaucoup plus avantageuses au ministère de l’Économie qu’à l’Agriculture. Enfin, j’avais des doutes sur l’adéquation de mon profil au poste que je visais.
Mais ces craintes ont été levées par ma volonté de changement et de progression, ainsi que grâce à un entretien d’embauche à la DRAAF : cet entretien a confirmé que mon profil correspondait au poste et la cheffe de service a émis un avis très favorable sur ma candidature. Il me restait alors à déposer ma candidature officielle.
Une de mes principales difficultés était d’obtenir la garantie du maintien de mes primes, sans laquelle je n’étais pas prête à quitter mon ministère : j’ai été aidée sur ce point par le conseiller mobilité-carrière du ministère des Finances en juillet 2016. C’est lui qui m’a alors proposé l’affectation en position normale d’activité (PNA) et qui a appuyé ma demande pour que je l’obtienne.
J’ai déposé ma candidature officielle à la DRAAF le mois suivant en émettant une condition : celle d’être affectée en PNA. J’ai obtenu un avis favorable de la CAP (commission administrative paritaire) en décembre de la même année, à la fois pour la mobilité et pour la PNA.
Ce changement a eu peu d’impacts négatifs, mis à part la perte des tickets restaurants et la longueur de la mise en place du versement de mes primes par le ministère de l’Agriculture pour lequel la situation était nouvelle (l’affectation en PNA n’étant pas très répandue). Étant affectée en PNA, je suis en effet payée par mon ministère d’accueil, mais sur la base de mes primes de mon ministère d’origine, ce qui n’est pas simple à gérer. De plus, il était difficile pour moi d’identifier le bon interlocuteur pour ces questions financières.
Le bilan général de cette mobilité est plutôt positif. J’ai pu montrer mes capacités de changement et d’adaptation et avoir l’occasion de relever un défi. Cela m’a permis de découvrir un nouveau travail, de nouveaux collègues, et de m’enrichir de nouvelles compétences, sur le plan professionnel. Ce nouveau poste (de catégorie A) est très différent du précédent (de catégorie B+) : cela a été une opportunité pour moi d’accéder à davantage de responsabilités, ce qui correspondait à ce que je recherchais.
J’ai eu la chance d’être accompagnée par un CMC très compétent sous la forme d’un coaching individuel : ce coaching s’est déroulé sur 5 séances d’1 heure de mars à juin 2017. L’objectif visé était à la fois de me permettre de m’adapter à mon nouveau contexte de travail et prévenir une situation de conflit.
Grâce à une écoute active, bienveillante et dans un cadre confidentiel, le coaching individuel m’a permis non seulement de m’adapter plus facilement à mes nouvelles fonctions, mais il m’a également permis de changer ma manière d’appréhender les problèmes pour mieux les résoudre à l’avenir.
Plus précisément, le coaching m’a permis :
- de revenir sur des situations de mon quotidien professionnel pour les analyser avec un regard plus distancié ;
- de mettre des mots sur mes ressentis et en conséquence d’accéder à une prise de conscience de certaines problématiques, première étape à la recherche de solutions ;
- de trouver des solutions satisfaisantes aux difficultés auxquelles j’étais confrontée ;
- de prendre de l’assurance par rapport à ma capacité à surmonter des difficultés ;
- d’être plus imaginative dans la recherche de solutions face à des obstacles ;
- et d’acquérir une plus grande autonomie professionnelle.
Les points que j’ai le plus appréciés dans le coaching sont les suivants :
- L’objectif de l’accompagnement est clairement défini en début de séance.
- La durée de l’accompagnement est précisée avec un début et une fin.
- La durée d’une heure de chaque séance est respectée.
- Les séances se déroulent dans un cadre confidentiel.
- L’écoute apportée par le coach est active et bienveillante.
- L’absence de conseils donnés par le coach. En effet, le coach n’est pas là pour conseiller et trouver les solutions à nos problèmes mais pour nous aider à trouver nous-mêmes nos solutions.
À ceux qui se lancent dans une démarche de mobilité, je conseille de bien cadrer l’aspect salarial en amont, de se faire accompagner par un conseiller mobilité-carrière et par le coaching, en amont et après la prise de poste, de ne pas rester seul : cela a été une grande aide pour moi. Enfin, il faut oser malgré la peur que le changement suscite parfois.
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