Après l’IRA, Rebecca a intégré Secrétariat général de Bercy puis le Secrétariat général des affaires européennes (SGAE). Elle raconte son brillant parcours.
Rejoindre le service public n’a pas toujours été une évidence pour moi. Originaire d’une petite commune du Dauphiné, je suis issue du milieu ouvrier. Personne dans ma famille ou mon entourage proche n’était fonctionnaire.
C’est au cours de mes études supérieures que je me suis progressivement interrogée sur l’opportunité d’intégrer l’administration publique : grâce aux enseignements dispensés qui ont confirmé mon goût prononcé pour l’action publique, grâce aux stages réalisés dans un premier temps au sein de collectivités territoriales, enfin et surtout, grâce aux rencontres que j’ai eu la chance de faire. Souvent le fruit du hasard, ce sont ces rencontres qui m’ont inspirée et m’ont fait prendre conscience de la diversité des fonctions et des parcours offerts par le secteur public.
Avant d’intégrer la Fonction publique, j’ai fait tout mon cursus universitaire au sein de l’Institut d’Études Politiques de Grenoble, avec une première spécialisation dans le domaine de l’administration et des politiques publiques. J’étais en parallèle très intéressée par les questions européennes et étais à ce titre investie dans une association de sensibilisation des plus jeunes à la construction européenne.
Après une première année de master « Carrières publiques » et quelques mois passés en Argentine, je suis rentrée à Grenoble pour intégrer une classe préparatoire au concours de l’ENA (Prep’ENA) qui accueille à la fois des étudiants préparant les concours externes et des agents publics souhaitant accéder à d’autres fonctions par la voie du concours interne.
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L’année de préparation aux concours a certainement été l’année la plus exigeante mais aussi la plus stimulante de toute ma scolarité. J’ai eu la chance d’intégrer une classe prépa à taille humaine, avec une direction et des intervenants impliqués mais surtout des camarades bienveillants et attentifs aux autres. Certains enseignements m’ont beaucoup marquée et me servent encore aujourd’hui.
Si j’avais un seul conseil à donner, ce serait de bien s’entourer tout au long de ce marathon, parfois stressant, que peut être la préparation d’un concours. Avec deux camarades proches, nous avions constitué un petit groupe de travail dont je ne peux que reconnaître l’utilité, tant en termes de préparation des épreuves (répartition du travail, révisions collectives, partage des infos) qu’en termes de soutien quotidien. Je pense que nous devons en partie nos réussites à différents concours à ce fort esprit de cohésion.
J’ai réussi le concours de l’Institut Régional d’Administration (IRA) de Lyon. Ces instituts (il y en a 5 en France) préparent à une pluralité de métiers et c’est, je pense, ce qui en fait la richesse.
À l’issue de la formation, les élèves sont titularisés dans le corps des attachés d’administration de l’État, un corps interministériel qui vous permet d’exercer aussi bien dans un ministère (en administration centrale), au plus près des territoires (dans les services déconcentrés) ou dans l’administration universitaire et scolaire.
Au cours de la formation, nous alternons entre rédactions administratives, enseignements RH, apprentissage des techniques juridiques, en passant par la comptabilité, le contrôle de gestion ou les pratiques budgétaires. Une polyvalence qui permet de former de bons généralistes qui, grâce à la mobilité, pourront exercer une multitude de métiers au cours d’une même carrière.
Les périodes de stage sont, selon moi, les plus enrichissantes de la formation, elles permettent de se familiariser avec un environnement professionnel nouveau, de découvrir des thématiques éloignées de notre champ de connaissances (j’ai fait mon premier stage au sein d’un bureau en charge de la réglementation et de la sécurité des transports ferroviaires par exemple) et de consolider au fur et à mesure un projet professionnel.
À la fin de ma scolarité, j’ai rejoint les Ministères économiques et financiers, « Bercy » comme on dit, car je souhaitais intégrer une administration régalienne au champ d’intervention étendu (gestion des finances publiques, pilotage des politiques économiques, politiques industrielles, etc.), par définition au cœur de la vie économique du pays.
J’ai donc pris mes premières fonctions au sein du Secrétariat général de Bercy, plus précisément au sein du Service des ressources humaines, ce qui est toujours une bonne entrée en matière pour avoir une vue d’ensemble de son administration de rattachement et comprendre rapidement les procédures internes. À titre personnel, j’ai pu consolider mes connaissances en RH et en droit de la Fonction publique, ce qui est toujours très utile au cours de sa carrière.
Mais après deux années sur ce poste de sortie d’école, j’ai effectué ma première mobilité en septembre 2020 et j’ai pu renouer avec les affaires européennes, sujet qui me tenait tout particulièrement à cœur.
J’occupe depuis maintenant un an le poste d’adjointe au chef du bureau « Économie et Finances » au sein du Secrétariat général des affaires européennes (SGAE), un service sous autorité du Premier ministre dont la mission principale est d’assurer une coordination interministérielle sur l’ensemble des sujets discutés sur la scène européenne, et ce pour garantir la cohérence et l’unité de la position française.
En tant qu’adjointe au chef de bureau, je dispose d’un portefeuille de thématiques (gouvernance économique, semestre européen, instruments financiers, investissement, etc.) dont j’assure le suivi des négociations au sein des instances européennes et veille à la bonne coordination interministérielle sur le sujet.
Mais avec la crise économique engendrée par l’épidémie de la Covid-19, la priorité des derniers mois a été donnée à la préparation puis à la mise en œuvre du volet européen du plan de relance, à savoir une enveloppe d’environ 40 milliards d’euros à laquelle pourra progressivement prétendre la France d’ici à 2026. C’est un sujet au cœur de l’actualité qui me permet d’appréhender toutes les dimensions de la relance économique, tout en étant au contact d’un grand nombre d’acteurs nationaux et européens. Ce sont des fonctions extrêmement gratifiantes pour la jeune fonctionnaire que je suis.
À celles et ceux qui voudraient s’engager, comme moi, dans la Fonction publique, je conseillerais d’oser et de ne surtout pas se censurer ! La Fonction publique est la porte d’entrée à un panel de très beaux métiers, parfois méconnus et pourtant très stimulants. Si vous êtes curieux et engagé, la Fonction publique vous permettra d’évoluer tout au long de votre carrière.
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