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Tout ce qu’il faut savoir avant de choisir le métier d’infirmier

Sylvère Maignot, formateur à l’Institut de formation en soins infirmiers (IFSI) de Fontainebleau, connaît bien les élèves infirmiers et leur parcours depuis le début de leur projet jusqu’à leur entrée dans le métier. Son regard apporte des informations concrètes et un éclairage utile à ceux qui envisagent de devenir infirmiers.

Comment se déroule la formation d’infirmier ?

«La formation d’infirmier, qui dure normalement 3 ans, est assise sur le principe d’une double évaluation : théorique à l’école, et pratique, grâce aux périodes de stage qui permettent de valider les compétences acquises.

Mais il n’est pas rare de voir des candidats redoubler, parfois même deux fois, car toutes les unités d’enseignement doivent être validées à l’issue de la formation.»

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Comment les candidats à l’IFSI sont-ils sélectionnés ?

«La sélection des candidats comprend entre autres un entretien oral. L’idée est de comprendre dès le départ ce que chaque candidat, infirmier ou aide-soignant, connaît de la profession et ce qu’il recherche.

On peut accueillir des personnalités très différentes, entre ceux qui prennent des initiatives, ceux qui sont plutôt suiveurs, car en définitive toutes les individualités composeront une équipe. L’important est de prendre la bonne personne pour la mettre sur le bon poste.»

Quelles sont les motivations des candidats à l’IFSI ?

«Les motivations qui reviennent quasiment toujours chez les candidats ont trait au relationnel avec la personne soignée, aider l’autre, rendre service à la population. Elles s’accompagnent des valeurs d’humanisme, de respect, d’empathie.

On identifie aussi souvent des histoires de « réparation » : la motivation des candidats est liée à une histoire personnelle, maladie ou disparition d’un proche, qui induit pour eux comme une obligation d’aller travailler dans les soins. Pour ces candidats, il est alors plus compliqué de faire la part des choses entre cette forme d’héritage familial et leurs motivations personnelles profondes.»

Quelle vision du métier d’infirmier ont les candidats ?

«Les candidats n’ont pas une vision réelle de ce qui les attend, mais ce n’est pas propre à la formation d’infirmier ou d’aide-soignant !

Ils ont une représentation de ce métier construite à partir de 3 sources différentes :

  • leurs expériences personnelles ;
  • l’image que les médias renvoient de l’hôpital au travers de ses facettes les plus «impressionnantes» (le bloc, les urgences, la maternité) ;
  • et enfin les séries télévisées.

Dans cette image, il manque souvent le reflet de ce qui fait le quotidien de l’hôpital. C’est pour cela que les premiers stages peuvent représenter une réelle difficulté car les étudiants confrontent soudain leur vision théorique à la réalité de ce métier.»

Quelles sont les réalités auxquels les futurs infirmiers ne sont pas préparés ?

«Les candidats peuvent avoir une vision purement technique des soins, ou alors idéaliser la relation au patient. Or on a beaucoup rationalisé le soin ces dernières années, ce qui fait que la prise en charge de la personne s’apparente de plus en plus à une fonction de prestataire de soins.

Les candidats n’ont pas non plus une vision du système de soins dans son ensemble, dans lequel l’hôpital est finalement le dernier maillon de la chaîne, pour les traitements curatifs les plus sérieux : ils n’ont pas forcément pleinement conscience de ce que les infirmiers «maillent» la société, et ne se retrouvent pas seulement à l’hôpital.

Enfin, bien souvent, ils n’ont pas intégré que les besoins de santé changent sous l’effet du vieillissement de la population, et que cela va influer sur leur métier, notamment en matière de prise en charge des personnes âgées, ce qui souvent n’est pas le côté le plus attractif pour les candidats.

Pour cette raison, en première année, les étudiants réalisent un stage en EHPAD ou en établissement de rééducation longue durée. Ce stage permet de préciser ce que pourrait être leur future profession, en particulier au contact d’une population vieillissante.»

Que dire sur la dureté des périodes de stage et la question du harcèlement des étudiants infirmiers ?

«Ce sujet est aujourd’hui sur la table. C’est une bonne chose, mais il ne fait pas consensus au sein des équipes enseignantes. Il ne faut pas occulter les conflits qui peuvent émerger de la rivalité entre les professions : médecins, infirmiers, aides-soignants, voire entre les générations.

Le référentiel de formation des étudiants infirmiers d’aujourd’hui date de 2009 et il tranche avec l’approche enseignée par le passé, cela reste source de tension avec les plus anciens. Dans ce contexte, le travail d’équipe s’avère précieux : partage de valeur et partage d’expériences.

Finalement, aujourd’hui, dans notre institut de formation, sur 75 élèves d’une génération, 5 ou 6 arrêteront au cours de leur cursus

Quelle vision du métier souhaitez-vous partager avec les étudiants infirmiers ?

«Je suis à la fin de ma carrière et j’ai toujours une vision globale très positive de ce métier : aller vers les autres, soulager la douleur, améliorer la santé, les accompagner dans les difficultés de la vie… En termes d’objectifs, il n’y a pas mieux !

Et les compétences apprises seront directement utilisées dans l’expérience professionnelle. De plus, la population est très attachée à la préservation de notre système de santé car elle a confiance dans ce système, et l’image des soignants dans la population est très positive.

La période de formation fait grandir les individus : 3 ans de formation, ça vous « fait » un homme ou une femme ! On voit véritablement des personnes qui ont acquis des compétences et ont vécu une évolution personnelle, particulièrement chez les plus jeunes.»


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