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Laurent, 41 ans, agent de la fonction publique d’État intégré dans la fonction publique territoriale

Entré dans la Fonction publique en tant que dessinateur-projeteur (catégorie C) du ministère de l’Équipement en 2002, Laurent est aujourd’hui technicien territorial (catégorie B). Il raconte son parcours.

À l’issue de mes études (DUT génie civil), j’ai débuté ma carrière professionnelle dans le secteur privé au sein d’une entreprise de travaux publics ardennaise (APPIA-Eiffage). Passionné par le domaine de la construction et des travaux publics, je souhaitais au départ devenir conducteur de travaux. Mais compte tenu des obligations militaires de l’époque (10 mois de service), j’ai choisi de connaitre d’abord les réalités de terrain. Ainsi, mes connaissances théoriques m’ont permis de passer en moins de deux ans du statut de manœuvre à chef de chantier.

J’ai assuré cette fonction pendant près de 5 ans dans le domaine du VRD, de l’assainissement et de l’eau potable. Au contact permanent avec des maitres d’œuvre privés ou publics (la DDE à l’époque), je fus intéressé par le métier de conception de projet routier.

J’ai donc passé le concours externe de dessinateur-projeteur (catégorie C) du ministère de l’Équipement en 2002 en vue d’intégrer la Fonction publique. Je peux avouer tout de même avoir été fortement conseillé par ma famille proche, fonctionnaires eux aussi de longue date.

C’était un premier bouleversement dans ma vie car il fallait d’une part quitter ma région pour aller en Moselle, et d’autre part découvrir un environnement et un métier complétement nouveaux.

Très vite, mon expérience du privé m’a permis d’être opérationnel et dépasser les fonctions de dessinateur car mon responsable de l’époque m’avait confié du suivi de chantier, tâche réservée à l’époque à la catégorie B technique (contrôleur des travaux).

En 2007, la deuxième phase de décentralisation des services de l’État a fortement impacté les services de la DDE avec notamment le transfert des routes au département. Bon nombre d’agents de l’État ont dû «basculer» vers la fonction publique territoriale lors de la création des Unités territoriales routières du département.

Toutefois, j’ai pu (un peu par obligation car dernier arrivé) rester agent de l’État en poursuivant mes fonctions de dessinateur au sein de la direction départementale des territoires (DDT).

Les politiques publiques de l’État relatives à l’ingénierie concurrentielle qu’exerçaient les services de l’État (Mission de Maîtrise d’œuvre, ATESAT) furent réformées et le métier de dessinateur voué à disparaître.

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Sur conseil de mon chef, je pris alors la décision de tenter le concours interne de technicien du développement durable (catégorie B). Et là, deuxième «virage professionnel» dans ma carrière, puisqu’après avoir réussi cet examen, j’ai dû partir en formation durant une année à l’École nationale des techniciens de l’équipement (ENTE d’Aix-en-Provence).

Sur le plan national, les postes dans l’Est n’étant pas les plus recherchés, j’ai pu revenir ensuite en Moselle pour assurer les fonctions d’adjoint au chef d’une antenne territoriale. Essentiellement, je donnais du conseil technique aux communes dans les domaines de la voirie, de l’accessibilité.

En 2013, après avoir réussi l’examen professionnel de technicien en chef (catégorie B+), j’ai pu succéder au chef d’antenne, suite à son départ en retraite. Management, urbanisme vinrent compléter mes fonctions.

2015 marquera mon parcours professionnel une nouvelle fois : j’ai quitté les services de l’État pour aller travailler en collectivité territoriale (Communauté de communes du Saulnois). Je suis toujours en poste aujourd’hui dans celle-ci.

Plusieurs raisons ont motivé mon choix de partir en collectivité territoriale. D’abord, l’incertitude quant au maintien de certaines missions des services de l’État. Ayant toujours travaillé dans le domaine technique, je craignais de ne plus assurer ce genre de tâches en restant à la DDT, mais plutôt des démarches plus administratives. De plus, la dernière année avant mon départ, Monsieur le Directeur m’avait confié la mission d’accompagner les EPCI (établissement public de coopération intercommunale) dans leurs démarches de création de service urbanisme. J’ai pu ainsi appréhender plus facilement le «monde» de la fonction publique territoriale.

Tout naturellement, j’ai posé ma candidature lors des recrutements à la Communauté de Communes.

Pour me préparer à ce recrutement, j’ai eu la chance de prendre l’attache d’un conseiller carrière auprès du CVRH (centre de valorisation des ressources humaines) de Nancy. Jean-Pierre et moi avons travaillé durant près de six mois sur mon bilan de carrière, sur l’argumentation à prévoir lors d’un entretien, sur l’élaboration de CV et lettre de candidature. Je n’oublierai jamais cette démarche essentielle à la réussite de mon embauche !

À l’époque, beaucoup d’agents de l’État dressaient un tableau sombre de la FPT (maintien des salaires, pression politique, sécurité de l’emploi) et je ne cache pas qu’au départ, je doutais aussi. Au fur et à mesure de ma préparation, j’ai pris conscience que les statuts FPT et FPE étaient similaires, que les droits et les devoirs des fonctionnaires, l’évolution de carrière, etc., étaient quasiment identiques.

Au constat des évolutions réglementaires induites par la loi ALUR, la loi NOTRE et le transfert de compétences supplémentaires dans les collectivités territoriales (urbanisme, eau, assainissement), j’étais convaincu que mon avenir était en communauté de communes, compte tenu de mon profil technique.

Dès lors que je fus informé de la création du service «urbanisme» de la Communauté de Communes en juin 2015, c’est tout naturellement que j’ai proposé ma candidature au poste de «responsable du service ADS» de la collectivité. Pour me préparer à cet entretien, le CVRH m’a accompagné dans la démarche préalable à l’entretien d’embauche.

L’aspect financier de mon recrutement a nécessité quelques négociations, comme toute embauche. En effet la collectivité ne pouvait m’assurer les mêmes primes que celles de l’État.

Néanmoins, le CVRH m’avait informé qu’un dispositif existait à l’époque : les agents de l’État, issus de la filière ADS ou ATESAT, qui seraient recrutés par une collectivité, par voie de détachement, à rémunération inférieure, pouvaient bénéficier d’un accompagnement de l’État. Ainsi le décret du 19 mai 2014 relatif aux dispositifs indemnitaires d’accompagnement dans la fonction publique permettait de compenser pendant au moins quatre ans, le delta financier fixé lors du recrutement.

De la même manière, une autre disposition réglementaire permettait aux collectivités d’être remboursées du surcout (en termes de charges) d’un agent de l’État en voie de détachement. À titre personnel, je n’ai «perdu» aucun euro sur mon salaire car chaque mois je percevais le Complément Indemnitaire d’Accompagnement de la part de la DDT (à hauteur d’environ 200 €).

Finalement, le départ en collectivité s’est déroulé en toute sérénité, sans impact financier, ni géographique. Deux de mes collaborateurs de l’époque m’ont même suivi et j’ai eu la chance de «transposer» mon service de la DDT à la Communauté de communes.

À l’écho de paroles d’élus, le point fort de notre recrutement reposait sur le fait que nous étions opérationnels de suite, faisions preuve d’expérience, et déjà reconnus sur le territoire.

La date du 01/09/2015 restera donc gravée dans ma mémoire par mon départ dans la fonction publique territoriale.

Les premiers mois furent bien occupés : mise en place du service, organisation, budgétisation (qui était une tâche nouvelle pour moi).
En parallèle, je devais m’imprégner du nouvel environnement qu’impose la fonction publique territoriale : l’aspect décisionnel (du ressort des élus), l’aspect organisationnel (commissions spécifiques, conseils communautaires) et l’aspect financier (gestion des coûts, budgétisation). Ma posture d’agent a donc nécessairement évolué par rapport à la fonction publique de l’État.

Lors de mon embauche, nous avions convenu avec l’employeur d’une période de deux ans de détachement. Ainsi, en juillet 2017, au constat de deux années effectives de travail au sein de la collectivité, j’ai décidé d’intégrer définitivement la fonction publique territoriale.

Je suis convaincu d’avoir fait le bon choix, de par l’avenir incertain du devenir de la DDT, mais aussi du métier « technique » lui-même, transposé en collectivité. Pour moi, l’entité d’avenir de la fonction publique est l’échelon intercommunal, qui assurera au fil du temps de plus en plus de missions, en lieu et place de bon nombre de services décentralisés.

Depuis 2017, j’ai donc intégré la fonction publique territoriale en toute sérénité : un maintien des statuts et du salaire, des missions techniques confiées, et une reconnaissance de la part de l’institution. De surcroît, cela n’a pas impacté ma vie familiale puisque je suis resté à proximité de mon domicile.

Sur le même principe qu’à l’État, je bénéficie d’avancement d’échelon au fil du temps sur la base de la grille indiciaire (technicien territorial de 1re classe).

Côté formation, le Centre National de la Fonction Publique Territoriale (CNFPT) propose un très grand choix de formations. Certaines furent très intéressantes.

Enfin, j’ai pu suivre une formation de préparation à l’examen d’ingénieur territorial. L’évolution vers ce grade d’ingénieur avait été évoquée l’année dernière lors de mon entretien annuel avec mon DGS. La collectivité, soucieuse de faire progresser ses agents, m’a tout de suite encouragé dans la démarche.

Dans le cadre du droit à la formation du fonctionnaire, j’ai demandé officiellement à ma collectivité l’autorisation de suivre cette formation proposée par le CNFPT. En moyenne, cela représentait 2 jours par mois de préparation au CNFPT, durant une période de quatre mois environ.

Aussi, les fonctionnements et politiques des centres de formation tendent de plus en plus vers de la formation à distance (envoi de supports informatiques, web-conférence). Il m’était même demandé de rédiger 4 devoirs, théoriquement durant mes heures de travail, mais j’ai fait cela à la maison sur du temps personnel. Essentiellement, les apports de la préparation ciblaient la méthodologie des épreuves, la culture générale de la FPT, et des mises en situation.

Je ne cache pas que cette préparation a engendré beaucoup de travail personnel, et en majeure partie sur mon temps libre, hors contexte professionnel. C’est un investissement !

L’épreuve s’est déroulée en juin dernier. Malheureusement cette première tentative fut un échec, mais je ne perds pas confiance et retenterai ma chance en 2020… Idéalement, je souhaiterais mettre à profit mes connaissances «techniques» (voirie, bâtiment, urbanisme) pour piloter un service «Aménagement du territoire».

En conclusion, je dirais qu’il ne faut pas avoir peur de franchir le «cap» et ne pas craindre «l’inconnu». Les «passerelles» interministérielles, ou inter fonction publique, sont une réelle opportunité, voir une chance ! Tout changement nécessite une préparation et je pense qu’il ne faut pas hésiter à s’appuyer sur les outils à notre disposition (CVRH, CNFPT), et sur les personnes ressources (conseiller carrière, responsable des ressources humaines).

Aujourd’hui je suis épanoui au travail et croyez-moi, cela vaut de l’or !


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mis à jour le 15 Juin 2022

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