Vous souhaitez intégrer la Fonction publique mais vous doutez de vouloir faire le même métier toute votre vie ? Ou vous l’avez déjà intégrée, et vous songez parfois à de nouveaux horizons ? Découvrez quelles possibilités s’offrent à vous et quels interlocuteurs peuvent vous aider et vous guider vers une seconde carrière.
Envie d’évoluer, de se réaliser dans le travail, de rompre la routine, de retrouver une motivation ou d’améliorer sa situation financière : la mobilité professionnelle est un phénomène qui se développe dans le public comme dans le privé, amplifié par l’allongement des carrières dû au retardement de l’âge de la retraite.
Selon une enquête menée par le cabinet de recrutement Robert Walters, «près de 70% des cadres estiment que la durée idéale pour rester dans un même emploi est de 3 à 5 ans, les 30% restant se partagent entre 1 à 3 ans et 5 et 10 ans.» Outre saisir une formidable opportunité, la première raison qui fera changer d’emploi un cadre français est l’absence de perspectives d’évolution, évoquée à 43%.
Un emploi à vie… sans monotonie
De même, si la Fonction publique offre à ses fonctionnaires la garantie d’un emploi à vie, cela ne les oblige pas à exercer les mêmes fonctions tout au long de leur carrière : au contraire, ils ont l’opportunité, sans toujours bien la connaître, de pouvoir occuper un poste différent au sein de la fonction publique (d’État, territoriale, hospitalière) dont ils sont issus ou dans une autre, ou encore d’exercer leur métier différemment en restant dans la Fonction publique.
Ainsi, un conseiller d’orientation-psychologue peut devenir principal de collège (mobilité à l’échelle d’un même ministère) tandis qu’un adjoint administratif peut passer d’un poste en hôpital à un poste en mairie (mobilité inter-fonction publique).
La possibilité d’entamer une seconde carrière a été favorisée par la loi du 3 août 2009 relative à la mobilité et aux parcours professionnels dans la Fonction publique qui a notamment consacré dans le statut général des fonctionnaires un droit à la mobilité et procédé à des simplifications.
Dans ce cadre, des réseaux de conseillers mobilité-carrière (CMC) ont été mis en place dans toute la Fonction publique. Spécialistes de la mobilité, des parcours professionnels et du conseil en ressources humaines, ils sont à la fois des référents pour l’agent et pour l’administration. Que peuvent-ils vous apporter ? Nous sommes allés le demander à une de leurs équipes.
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«Conseiller mobilité-carrière, un métier au service des métiers de la Fonction publique»
C’est ainsi qu’ils définissent leur métier : au bureau des conseillers mobilité-carrière du Conseil d’État, de la Cour nationale du droit d’asile (CNDA) et de la Juridiction administrative, Loïc Goffe, chef du bureau, Cyrielle Corrias, CMC (tous deux psychologues du travail de formation) et Sylvie Toussaint, secrétaire administrative, ont répondu à nos questions.
- Que peut-on attendre concrètement du bureau des CMC ?
Tout… ou presque ! Nous conseillons les agents dans l’évolution de leur parcours professionnel et de leur carrière mais nous pouvons également être sollicités par l’administration qui souhaite identifier les compétences des agents et disposer d’une expertise pour le recrutement, la mobilité interne ou externe ou de manière générale en matière de conseil en ressources humaines. C’est une véritable prestation « sur mesure » que propose le bureau des CMC à toutes les catégories de personnels.
- Comment le bureau accompagne-t-il concrètement les agents dans leur mobilité ?
Principalement dédié à «l’accompagnement» (partir des forces et faiblesses de chacun pour l’aider à mieux se connaître et à construire son parcours professionnel) et au «sourcing» (trouver des opportunités à proposer en conséquence, au Conseil d’État ou à l’extérieur), le bureau propose aux agents qui viennent en entretien une palette de services afin de répondre à leurs besoins :
- des entretiens de conseils et d’orientation (pour les reconversions professionnelles),
- des entretiens de début de carrière (suite à une promotion ou à un recrutement),
- des bilans de carrière,
- une aide à la valorisation de l’expérience professionnelle [conseil en VAE et en RAEP pour les spécialistes]
- ou encore des outils spécifiques comme l’aide à la rédaction de CV ou de lettre de motivation, des simulations d’entretien de recrutement, des techniques d’orientation professionnelle, d’identification de postes en interne comme en externe et des contacts avec des homologues interministériels…
En effet, la mission du bureau des CMC consiste également à accompagner tous les personnels dans leur démarche de mobilité professionnelle externe. À ce titre, il étudie les moyens d’élargir l’espace de mobilité fonctionnelle des agents en recherchant des partenariats avec les services de gestion des ressources humaines des autres administrations.
Plus particulièrement, le bureau utilise les outils «PerformanSe» et Myers Briggs Type Indicator (MBTI) qui constituent des inventaires de la personnalité qui s’intéressent aux motivations, centres d’intérêts professionnels et compétences comportementales au travail.
Et pour ceux qui ont réussi leur mobilité à l’extérieur et qui sont désireux de réintégrer le périmètre du Conseil d’État et de la CNDA, ils peuvent également être reçus par le bureau afin de valoriser leur parcours professionnel et leur expérience à l’extérieur, au regard des besoins actuels des services.
- Quel est le rôle du bureau dans le recrutement au sein de son administration ?
Le bureau des CMC intervient en appui aux chefs de service dans la procédure de recrutement en interne par la publication des vacances d’emploi sur l’intranet : avec l’accord des agents qu’il a reçus préalablement en entretien et conformément aux dispositions de la loi «Informatique et Libertés» , il constitue un vivier de compétences et peut alors proposer leur candidature aux recruteurs internes.
En externe, le bureau publie les vacances d’emploi sur le site Place de l’emploi public. En outre, il peut également, pour les services recruteurs intéressés, intervenir en appui dans l’examen des candidatures externes et dans l’aide à la décision de recrutement par la participation aux entretiens de recrutement.
- Quelles sont les autres fonctions du bureau des CMC ?
Il a un rôle de conseil aux services de son administration :
– rédaction des fiches de poste,
– participation à l’affectation des nouveaux attachés sortis des instituts régionaux d’administration – IRA –afin de permettre la meilleure adéquation profil/poste dans les services du Conseil d’État,
– élaboration de documents administratifs internes (note sur la procédure de recrutement, actualisation de la Charte de mobilité des agents du Conseil d’État et de la CNDA…).
Aussi, en tant qu’acteur de la direction des ressources humaines, le bureau des CMC est membre de la cellule de veille sur les risques psycho-sociaux.
Enfin, le rôle du bureau étant aussi de développer et de promouvoir la mobilité, il diffuse des fiches de postes externes, élabore des documents internes comme le «Guide pratique de la mobilité et du parcours professionnel» et organise des événements comme les rencontres «Opportunités carrières» qui permettent aux agents de poser toutes leurs questions à des conseillers mobilité-carrière extérieurs venant présenter leur institution, leurs métiers ainsi que les postes ouverts.
- Quel est le bon moment pour aller voir un CMC ?
Solliciter un rendez-vous avec un CMC, c’est aussi prendre du recul par rapport au quotidien et penser son avenir professionnel à plus ou moins long terme. Une démarche qui concerne tout le monde.
Le résultat peut d’ailleurs être une prise de conscience que le poste qu’on occupe correspond encore à nos attentes et… qu’on ne souhaite pas en changer pour le moment.
Quelle mobilité en dehors de la Fonction publique ?
Pour faire l’expérience d’une activité professionnelle en dehors de la Fonction publique sans prendre le risque de démissionner et de renoncer définitivement à son statut, des solutions existent (le choix de réintégrer ou de quitter la Fonction publique devra néanmoins être fait après un certain nombre d’années, variable selon le cas) :
- La mise en disponibilité peut être accordée sous certaines conditions à un fonctionnaire recruté dans le privé ou qui crée son entreprise.
- Le cumul d’activités, soumis à autorisation, peut permettre de continuer à exercer dans la Fonction publique, éventuellement à temps partiel, tout en travaillant quelques heures dans le privé ou en créant son auto-entreprise.
Pour en savoir plus sur la mobilité dans la Fonction publique :
- Suivez toute l’actualité des recrutements des métiers de la Fonction publique sur la page Facebook de Vocation Service Public.